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La génération 1990 : désespérée ?


Vingt et un an , onze mois et seize jours . Je voudrais vous dire ,vous parler, vous raconter les tourments, les questionnements, les impressions, les souvenirs ,les regrets, les projets et les réalisations d'un âge que dont tout le monde en parle comme "du bel âge" mais qui pour autant n'est pas nécessairement celui qu'on croit .Moi, je suis sûre qu'avec l'âge, la maturité, l'impression d'accomplissement et d'épanouissement personnel, je trouverai la vie plus belle plus tard . L'âge n'est rien . La tête fait tout . Moi, je suis malade et pourtant dans la fleur de l'âge . J'ai connu et connais encore des gens qui à soixante, voire soixante-dix ans respirent la vie . Ils ont sur leur passeport inscrit une date du millénaire dernier, mais n'en portent la trace ni sur leur corps, ni dans leur âme . Moi ,j'ai vingt ans, je suis née avec l'euro et n'ai connu que les smartphones, la réalité augmentée , la reconnaissance vocale et la vie "facile" . Pourtant je souffre déjà d'ostéopénie, suis déjà "ménopausée" , ait déjà froid en permanence et je vous passe d'autres détails qui font que je peux vous assurer que même des gens dont le corps a trente ans de plus que le mien n'ont rien à m'envier .Voilà à quoi pense une jeune fille de vingt-deux ans .Vingt deux ans, un âge entre deux . Entre deux âges, l'un fait d'insouciance, d'heures douces où l'on se régale entre papa,maman de vieux câlins encore tout chaud pour nous consoler.Celui ou l'on court dans les champs, dans les stades, après les copines puis les garçons .Celui où l'on ne se soucie pas de ce que les grands appellent "les soucis d'adultes", les "tu verras quand tu auras notre âge" .On pense plutôt que le plus grave est le risque de punition si l'on ne fait pas notre exercice avant le lendemain . Bref : ce sont les années du début des souvenirs que chez moi je daterais à environ quatre ans, à la fin de l'insouciance que chez moi sans hésiter je placerais à quinze ans environ . Oui, j'ai eu une période d'insouciance bien élargie . Je me souviens encore qu'en quatrième je me cachais pour jouer à la marchande mais j'aimais ça : pourquoi m'en priver ? Au nom de quelle règle ? Après tout, je suis bien trop vite entré dans l'âge transitoire . Celui que certains veulent appeler l'adolescence mais que moi je refuse de catégoriser ainsi : je ne suis toujours pas sortie de cette période et pourtant je ne me sens pas plus adolescente qu'une femme mariée . Je me sens jeune et vieille à la fois . Insouciante et ,naïve sur beaucoup de points mais trop usée et maltraitée par la vie et les multiples épreuves qu'elle m'a déjà infligé . J'ai vécu dans des lieux différents, j'ai connu l'indépendance, j'ai rencontré des milliers de gens aux profils si différents .J'ai connu la scène et les auditions, les échecs puis la réussite, l'amour, l'espoir, le désespoir, l'échec,la descente aux enfers, le néant, les murs froids de l'hôpital où j'ai vu des enfants qui luttaient contre la mort, j'y ai découvert des belles histoires mais y ai aussi entendu des choses terribles . J'ai lutté contre l'enfermement et la solitude physique et psychologique, j'ai surmonté toutes mes angoisses, j'ai avancé avec une potence dans la main, j'ai nié les regards et les remarques qu'ont m'a longtemps asséné .Parallèlement je me suis nourrie des gens qui me transmettaient des signaux d'espoirs (car il y en avait aussi qui m'ont fait croire en la nature humaine) , j'ai bravé ceux qui trop rationnels ne croyaient plus en rien qu'en leur science .Pour résumer car je n'en finirais plus : j'ai vécu

"Nous sommes déjà trop vieux pour profiter mais nous sommes trop jeunes pour savoir vivre"

.Je n'ai pas tout vécu non, sinon ce que j'avançais au début n'aurait pas de sens . Car comme je le disais , je n'ai rien vécu, je ne suis qu'une enfant . Je regarde le monde avec frénésie en espérant qu'un jour moi aussi j'y aurai droit . Je regarde les écrans en m'imaginant avec envie dans ces situation, pleines de ces sentiments, mais à chaque fois que je me présente à l'entrée ce ne serait-ce qu'une seule de ces aventures je prends peur et recule, je me défile ,je me détourne ,me sens incapable, si fragile, si faible et tellement jeune . On ne nous apprend rien que la difficulté de la vie . On nous dit que l'optimisme n'est qu'idéalisme et d'arrêter de nous voiler la face . On veut y croire parceque justement on y croit plus mais eux nous assomment et nous achèvent en nous disant que tout et foutu ! Ont-ils vécu à notre âge quand eux aussi doutaient de tout et même d'eux-même . Se rappellent-ils des belles promesses qu'ils s'étaient faites tout jeune et qu'ils ont abandonné parcequ'un jour quelqu'un leur à répété ce qu'eux même nous répètent maintenant ? Oublient-ils le mal qu'on leur a fait pour nous en faire autant ? Pourquoi ne nous disent-ils pas qu'en réalité on apprend à vivre et qu'avec le temps on savoure la vie chaque instant un peu plus . Si la vie est toujours plus courte c'est bien parce qu’on l'aime chaque fois un peu plus non ? Non, si quand on a vingt ans on a bien toute la vie devant soi, c'est bien parcequ'il y a tout faire et qu'en attendant il n'y a rien que le désir et le vide .


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