La Culpabilité

C'est par ce mot que je débuterai mon article, car celui-ci est certainement la clef du problème de l'anorexique . Certes, mais il m'est apparu, que ce dernier n'était chez l'anorexique qu'une excroissance d'un phénomène commun à tous : la culpabilité (avec un petit "c" cette fois pour la différencier de la première qui ne concerne que l'anorexique -distinction faite seulement par moi-même dans cet article-).

En effet, j'ai observé ce phénomène chez quasiment toutes les personnes qui m'ont entourées cette semaine . Pas une n'a échappée à cette exigence sociale ridicule et probablement issue du "surmoi" de Freud .Bien entendu, j'utiliserai des exemples purement liés à la nourriture et donc directement en lien avec moi-même et ma maladie puisque ce sont forcément ces exemples là qui m'ont touchés et me touchent encore .

Il y a les premiers, ceux qui se retiennent pour pallier cette justement culpabilité en repoussant discrètement (pourvu qu'on insiste pas trop) la panière de viennoiseries et en détournant leur regard de la vitrine du pâtissier.Il y a les deuxièmes, ceux qui souhaitent faire attention, mais ne renoncent pas à se faire plaisir régulièrement en le payant simultanément d'un sursaut de culpabilité . Enfin il y a les derniers ,ceux qui ne parviennent à résister à la tentation, craquent ,et s'en sentent mal juste après en espérant se racheter par un léger bouillon ou par un peu de sport (encore faut-il s'y mettre) . Le point commun entre toutes ces personnes observées est qu'elles n'avaient pour aucune ,de raisons de se sentir coupable (pas de problème particulier, ou vraiment handicapant de poids, pas de réel excès) et qu'elles étaient guidées d'une main de fer par cette culpabilité .

Mais d'où vient-elle cette mauvaise mère qui nous harcèle et est pour moi à l'origine des premiers symptômes de ma maladie ? Finalement l'Anorexie Est cette culpabilité devenue trop importante et écrasante, incontrôlable comme une tumeur qui deviendrait maligne car on a pas pris garde à elle . Pour avoir exploré les profondeurs de ce sentiment, je peux assurer, qu'à l'origine de ce mal ,il y a plus qu'un problème de contrôle du poids et/ou de santé . Il y a en effet plus que ça : une voix extérieure qui observe le désir d'un œil sévère et le rappelle à l'ordre lorsque celui-ci s'échappe un peu trop . Il ne faut pas ,que devant l'autre, je me montre trop libre de mes mouvements pulsionnels, trop libérée des conventions, trop souple avec moi-même .Mais plus encore, même cachée au fond de sa tanière le sujet est toujours observé par cet œil pervers ,car cette fois-ci en plus de "fauter" il commet la faute d'avoir voulu le faire en deçà du regard d'autrui .Délit de fuite en quelque sorte . délit d'avoir simplement voulu s'émanciper de ces injonctions sociales aliénantes ,qui nous maintiennent comprimés dans une gaine étriquée qui quand elle lâche n'épargne personne (surtout pas le principal concerné) .