Déclinaison autour de la consommation
Reprise de l'écriture de ce blog après des mois sans y toucher . Pourquoi ? Peut-être parce que je ne me suis pas ,plus autorisée ,plus laissée le temps de me poser devant cet écran pour transmettre à l'autre ce que je ressentais au plus profond . Ne pas accepter qu'on soit autre chose , autre chose que ce qui se fait autour ,comme si l'être humain était un vulgaire produit marketing pleins de qualités ,de défauts, d'attraits ou de retrait qu'il faut lui donner ou au contraire lui ôter pour offrir à l'utilisateur une satisfaction maximale (tout en tenant compte de sa contrainte budgétaire pour filer la métaphore jusqu'au bout).
L'optimisation est devenu mon "let motiv'" . Au quotidien ,chaque chose doit-être calculée pour rentrer dans la case des vingts quatre heures qui nous sont quotidiennement données de vivre . Là encore, je ne suis même pas certaine de voir réellement passer tous les jours . Le temps passe ! Oui il passe ! Il y a déjà un an j'écrivais le fameux "Et vous comment fêtez vous noël?" .Ah noël ! Cette année encore je me suis rendue compte que je voulais coûte que coûte que cette période soit une fête ! Faire de chaque moment un héritage de la magie de noël ! Mais aujourd'hui comme chaque mois de décembre ces ultimes années, la magie semble s'éroder bien malgré elle, bien malgré moi . Rien n'a presque plus de sens pour moi . La période des fêtes est plus souvent synonyme d'examens, de froid, de journées les plus courtes de l'année, de fatigue, de maux ,et surtout de repas de fêtes ! Une thématique qui désormais pour moi est devenu une immense difficulté . J'ai toujours pensé, qu'avec le temps, chaque repas de fête serait moins angoissant pour moi . Mais je me rends compte qu'à l'inverse, d'année en année, en m'installant dans un espace alimentaire confortable, qui me convient et me "maintient" en vie , chaque période de fête devient une nouvelle et plus grande difficulté . En même temps comment s'y résoudre quand on sait que de toute manière pour quatre-vingt-dix-neuf pour cent des gens "on le sait on va se gaver !" . Une volonté culturelle, collective alors ? Une coutume à laquelle je ne saurai jamais me plier et qui renforcera davantage ma marginalité à l'égard de ce monde si hostile à mon mal . Ne croyez pas pour autant que je hais les saveurs de noël, les odeurs de vin chaud ni de pain d'épices que je sais apprécier dans la quantité qu'il me sied de consommer . Non ! Ce qui me dégoûte, car ce mot est certainement celui qui se doit d'être utilisé , c'est le reste : ce que j'ai décidé ne plus consommer , et d'abord par goût !
Une modification du goût ? Oui . Nous sommes passé d'un rejet psychique, à un rejet physiologique qui désormais est un rejet jusqu'aux régions les plus repoussées du cortex.
Tout comme l'ensemble de ma personne transformée dans sa chair et qui lutte contre tout cette fatalité avec difficulté et tristesse . Alors oui, pour moi, cette période durant laquelle je vais me traîner de métro en métro, courant après des rendez-vous que je m'inventerais presque pour ne plus avoir le temps de penser ni de rêvasser ,ne pourra pas être la période dont j'avais pourtant rêvé de magie, de féerie, d'amour et de neige dont on a pas peur mais sous laquelle on s'embrasse sur fond de musique de noël . Pourtant ,j'essaierai comme toujours d'oublier les démons du passé qui reviendront pour nous en cette période et de réchauffer mes bras frissonnants au soir du 24 pour quand même enfiler une robe légère et me montrer souriante : comme toujours....
