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Le récit des jours du nouveau virage de ma vie (Chapitre 1)


10 mai 2018 :

"Je mérite l'admissibilité de la vie ,et me présenter devant elle pour enfin l'intégrer ne me fait plus peur ."

C'est au moment où je n'ai plus rien eu à faire ,que je me suis remise à écrire .Cela faisait si longtemps,et paradoxalement je n'avais jamais autant progressé que durant ce laps de temps. Un laps de de temps que j'avais simplement passé à vivre,à m'enrichir, à apprendre, à me remplir chaque jour un peu plus ; non pas de cette nourriture qui m'avait longtemps,et me faisait encore aujourd'hui lorsque j'y pensais beaucoup trop mal, mais de théories philosophiques et culturelles qui me firent voir le monde et la vie sous un nouveau jour.

Je ne saurais refaire le récit de ces jours qui m'ont vu renaître de nouveau.Une chose est sûre ,je puis dire comme Rousseau à la fin de ses Rêveries " avoir vécu".Là, à cet instant précis ,je sors à peine de trois semaines intenses de concours.Paradoxalement,moi je sis ressuscitée durant cette période qui ne fut que l'aboutissement d'une longue période de préparation à la "revie" de deux ans.Là où certains étudiaient les lettres, moi j'étudiais la vie qui reprenait ses droits par le filtre des mot et des théories savantes.

Je ne sais quels résultats ma prétention à la réussite de ces concours mérite ,mais peu m'importe ,en écrivant ,je me rends simplement compte que dans le fond,comme dans la forme,j'ai tout gagné .Je mérite l'admissibilité de la vie ,et me présenter devant elle pour enfin l'intégrer ne me fait plus peur .

18 mai 2018 :

Mon passé (...) Je n'en souffrirai plus : je le résilierai.

"Le récit des jours du grand virage de ma vie" : c'est ainsi que je titre ce nouvel écrit .J'y insère habilement le texte rédigé à la main il y a seulement une semaine ,et pourtant , j'ai l'impression d'avoir vécu un mois depuis ce jour . Je ne me sens déjà plus la même que celle qui citait Rousseau pour se considérer comme ayant tout vécu ...ou presque . Aujourd'hui je l'affirme je n'ai encore rien vécu et pourtant je vis intensément chaque minute depuis un mois déjà et encore aujourd'hui. Je vivrai encore de la même manière dans un moi, et encore dans deux ,et....en fait je réalise que rien ne pourra plus m'arrêter et que plus on vit plu on a envie de vivre .Pourtant, j'ai encore au fond de moi une crainte immense , une peur de la récidive, une angoisse qui s'accroît de jour en jour à mesure que j'avance vers le moment où je devrai prendre le virage, celui qu'il y a trois ans je n'ai pas su prendre et devant lequel face à l'embûche, à l'apparente difficulté à laquelle me confrontait la vie ,j'ai préféré m'infliger moi-même des épreuves que de devoir surmonter celles que m'imposait l'extérieur.

Peut-être faudrait-il se confronter de nouveau à ce vécu que j'occulte depuis tant de temps désormais, ce vécu traumatisant auquel je me refuse de repenser, que je préfère nier plutôt que de surmonter .Cette période de ma vie qui m'a tant vu souffrir et que j'ai depuis tout ce temps refusé d'inscrire dans ma mémoire alors même que celle-ci n'a jamais cessé d'y être présente . Ainsi, en l'affrontant de cette manière, peut-être parviendrai-je à enfin dépasser mon passé : je ne le nierai plus : j'en comprendrai les causes et les conséquences . Je n'en souffrirai plus : je le résilierai.

Nous étions fin-mai ,début juin, la fin de cette première année passée à Lyon dans une toute nouvelle indépendance mais aussi malheureusement dans une solitude destructrice approchait.Je devais mener de front la préparation de la représentation théâtrale de ma classe préparatoire ,les quelques partiel de fin d'année de l'université dans laquelle j'étais inscrite, la préparation des auditions pour l'année suivante, la recherche d'un nouveau logement,mais aussi et surtout, un corps qui prenait de pus en plus de place et que je tolérai de moins en moins.La nostalgie de mes "os" comme je le disais souvent ,bref la maladie qui réclamait aussi sa place dans tout cela. Cette fois-ci je n'avais pas invité mes parents à ma représentation .Peut-être étais-je déjà persuadée qu'ils ne croyaient pas en ce projet mais peut-être aussi moi-même je n'y croyais plus non plus.Quelques amis, de la famille : ils furent conquis mais je me rappelle encore de l'isolement dans lequel je m'étais placée sitôt la représentation achevée au lieu de m'être mêlée à eux pour la fêter . L'audition à laquelle je m'étais rendue quand à elle, se passa plutôt bien .J'y croyais et en même temps préférai ne pas m'avancer pour ne pas être déçue .Aussi ,lorsqu'on me rappela pour me confirmer que j'avais bien été reçue, je ne fus pas si heureuse que cela : mon bonheur avait-il était absorbée par l'incertitude ou aurais-je préféré même qu'on ne me fasse pas confiance ? Même une fois ma place assurée ,je ne me sentais pas légitime à cette place qu'on m'attribuait.J'eus de la même manière quelques bons résultats aux partiels sans pour autant n'avoir beaucoup travaillé mon histoire durant cette première année mais l'échec de l'obtention de mes semestres du à des défaillances me firent éprouver de la colère à mon égard et du dégoût. En ce qui concerne mon logement, j'avais trouvé une piste qui m'emballait ; je faisais déjà des plans pour l'année suivant : mon école, le transport pour la rejoindre depuis ce logement en périphérie, la modernité, la propreté de ce nouveau logement avec même un jardin devant, la côté "péri-urbain" que j'affectionnais tant, la travail juste à côté : bref l'idée que ce logement pourrait devenir mien l'année suivante m’enchantais totalement et lorsqu'on m'appela pour me signifier qu'il n'en serait rien acheva de me résigner . Face à ce que je considérais comme une "cruauté" de la vie, je baissais les bras . J'étais épuisée, je n'en pouvais plus, j'étais au bout .Cet événement fut l'ultime coup que je permis à la vie de me porter et je décidai de simplement me laissai dépérir l'été suivant préférant me tuer moi que de laisser mes tortionnaires me détruire lentement mais surement.

Voilà donc pourquoi aujourd'hui, je repense à ces événements et considère qu'à ce moment précis de ma vie, se jouait un changement de trajectoire que je n'ai pas su prendre . Était-ce des obstacles qui s'imposèrent à moi que je n'eus pas la force de surmonter ,ou bien est-ce seulement que la vie fut à ce moment là trop sévère avec moi ?Je pense qu'il s'agit là de a conjonction des deux mais que si l'on ne décide pas de ce qui nous arrive, on décide en revanche de ce qu l'on veut et va faire .Je crois qu'au terme de cette année ,je suis aussi épuisée qu'il y a trois ans .Je crois cependant que je ne suis plus seule et n'ai plus envie de l'être . Je refuse cette solitude, je la dépasse, je lui fais violence et lui dit m**** quand elle me nargue au bout du couloir. J'ai toujours le poids de mon corps sur mes épaules mais je refuse de le nier ,tout comme la maladie, je tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre elle et ma vie . Je ne suis sûre de rien quand à ma réussite scolaire mais peu importe je suis fière de moi et de ce que j'ai réalisé . Je ne sais pas où je logerai l'an prochain mais ce que je sais c'est que je n'irai pas là où je me retrouverai seule face à moi-même .J'irai chercher le monde, je n'ai plus peur de me confronter à autrui . J'ai confiance en mes projets et je sais qu'ils sont solides, je me suis munie de garanties et mes parents croient en moi.Rien n'est gagné j'en suis certaine, mais rien n'est perdu non plus et je vis avec l'expérience de mon passé comme fondation solide pour mon devenir : je ne commettrai plus les même erreurs. Cette faiblesse du passé doit devenir ma force d'aujourd'hui .


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