Le récit des jours du nouveau virage de ma vie (Chapitre 2)

Trois Juin : Une de ces coups de fatigue comme il m'en arrive souvent en fin de journée . Abattue ,épuisée, lassée de lutter sans cesse , de vivre sans arrêt . Parfois le temps nous paraît long et indomptable . Parfois, on aimerait accélérer le temps, pour absorber les douleurs passagère, celles qu'on ne devine pas vue de l'extérieur mais qui pourtant sont là, bien présentes et toujours latentes dans le corps de ceux qui la vivent .Ce week-end, dans un contexte d'attente des premiers résultats de concours qui se préparent à tomber dans ....deux jours , j'ai osé une nouvelle rupture . Une nouvelle rupture dans ma routine quotidienne et aliénante . Une voyage si simple et pourtant si intense .Il a fallu tout d'abord partir au cours d'une matinée déjà très chargée .J'ai du attraper ma valise à la volée, juste après avoir avalé un dernier repas de ma confection puis, s'embarquer avec de parfaites inconnues qui pourtant encore une fois ne furent qu'une de ces agréables rencontre qui agrémentent une vie . Descendue sur le bord de la route ,je n'attendis que peu de temps avant que l'on vienne me chercher . Arrivée sur place, la perte de repères commençait .

"Pour moi, obtenir ce "label" c'est aussi obtenir un signe de reconnaissance de la vie que durant deux ans ,j'ai travaillé à apprivoiser ,à aimer même , alors qu'avant ,je la haïssais et lui en voulais ."

Cinq juin (avant la parution des résultats du concours de l'Ecole Nationale Supérieure )

: Plus le temps passait, plus l'angoisse laissait place à la fatigue qui annihilait toute sensation .Je ne savais pourquoi, pourquoi je me mettais autant de pression pour un concours dont je ne voulais pas . En fait si, je savais : je désirai être d'hors-et-déjà rassurée avec comme précieux garde-fou une "sous-admission".Une sorte de semi-réussite qui devait servir de lot de consolation à tous ceux qui ayant tout donné en vue de l'obtention d'un concours dont ils rêvaient n'avaient pas faits le poids au vue de circonstances que ni eux ni personne d'autres ne pouvaient saisir .Moi je rêvais d'une "Ecole" pour laquelle j'avais besoin de ce fameux coup de pouce que pouvait constituer une "sous'a" .Mais ,il y avait aussi une envie , une envie presque enragée d'être au-dessus de la moyenne, au dessus de la masse : d'avoir obtenu quelque chose de singulier qui n'appartiendrait qu'à moi .Or, obtenir une Ecole de Commerce inaccessible en dessous d'un certain seuil serait pour moi une façon d'affirmer cette singularité,d'apparaître à on tour dans les statistiques de mon lycée d'études .Oui , voir mon nom suivi de la mention " a intégré'(...)" me rendrait fière , j'y aurai laissé une trace : ma trace .

J'avais donc toute la journée eu cette barre sous le ventre qui n'avait et n'a toujours pas cessé de me bloquer au moment où je vous écrit .Pour moi, obtenir ce "label" c'est aussi obtenir un signe de reconnaissance de la vie que durant deux ans ,j'ai travaillé à apprivoiser ,à aimer même , alors qu'avant ,je la haïssais et lui en voulais .

Sept juin : Aujourd'hui ,à l'heure où je vous écrit, je sais , j'ai su , j'ai connu, j'ai vérifié, j'ai exulté .J'étais sous-admissible , la vie m'avait bel-et-bien rendu tout ce que je lui avais donné .Mon travail avait déjà porté ses fruits . désormais rien n'était encore fini , tout ne faisait que continuer , suivant son chemin de manière droite . Il y avait enfin une chose que je pouvais dire avec raison maîtriser : me vie, mes choix, mon destin .