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Le récit des jours du nouveau virage de ma vie (Chapitre 3)


Quatorze juin ; 15h35 :

Les résultats se faisaient attendre, pour le moment, je n'avais eu que ceux deux écoles .Négatives ! J'avais été si déçue que le couteau qui s'était retourné au fond de ma gorge à la lecture des résultats s'était à terme retourné contre moi-même ,et m'étais demandé : "pourquoi ai-je été si nulle ?". J'ai toujours eu du mal avec l'échec, bien que je me sois souvent répété ces temps-ci qu'il fallait absolument que je m'y fasse et que cette fois-ci je devrais surmonter chaque épreuve que m'opposerait la vie en me persuadant que si cette dernière en a décidé ainsi, c'est qu'en finalité cela est mieux pour moi, et qu'une fois l'obstacle dépassé j'en ressortirai plus forte .Après tout, c'est certainement que je ne devais aller ni à HEC ni à Toulouse .Je ne me serais certainement pas senti à l'aise pour passer devant un jury si exigeant que celui d'HEC ,entourée d'élèves qui auraient déjà fait deux ans de hautes études économiques quand moi aurais passé mes journées à écrire et lire des articles philosophiques, historiques et littéraires. Quant à Toulouse : j'ai toujours détesté, sans pour autant la connaître ,cette ville . Il n'y a pas de hasard.Je n'étais d'ailleurs jamais allé, ni pour l'une ,ni pour l'autre, me renseigner sur leurs formations : preuve que ce qui m’intéressait le plus dans ces résultats n'était pas l'enjeu mais la fin en soi .C'est-à-dire que je ne voulais que voir figurer mon nom en toutes lettres sur la liste des admissibles pour me "rassurer" . Mais ,me rassurer de quoi au juste ?

Finalement, je ne sais pas, je ne sais plus .Je remets tout en cause ne cessant de penser à ma cause humanitaire : après tout, n''est-ce pas plutôt cela qui me plaît ? Y aura-t-il une seule école qui pourra m'offrir ce que je désire ?

Dix-sept juin :

Une fois de plus, en seulement trois jours ,les choses s'étaient décantées . Des choses avaient été éclairées, d'autres semblaient encore obscures mais je ne perdais pas espoir de les éclairer d'ici peu et surtout avec le temps qu'on ne pouvait de toute manière pas devancer .Surtout ,un fait s'était impose : j'avais accepté ,et surtout compris ...

"Nous n'avons rien à perdre que de ne rien faire de notre présence ici sur terre et personne ne fera la démarche d'agir pour nous . "

Vingt-deux juin :

...Compris qu'on ne joue pas au jeu du meilleur sur les tables de statistiques, ni à celui qui sera meilleur par comparaison à son voisin . Non, le jeu qui anime nos vies doit nous permettre de vivre la vie qui nous attend : notre vie . La vivre surement ,la vivre vraiment, la vivre "à en crever" . Nous n'avons rien à perdre que de ne rien faire de notre présence ici sur terre et personne ne fera la démarche d'agir pour nous .

Après des mois d'attentes, je venais de nouveau de passer des moments de vie uniques, et l'impression qu'en l'espace de quelques heures, une vie s'était passée sous mes yeux . Un scénario pourtant bien réel et qui ne se voulait qu'un avant goût de ce qui m'attendait l'an prochain .Bien sûr, ce qu'on me promettait était au dessus de bien des espérances et paraissaient parfois utopique . Mais ce qui moi m'avait attiré l’œil, ce 'était pas des promesses de "road-trip" inoubliables, ni des promesses de carrières de "ministre" . Non, ce qui m'avait touché c'était la possibilité, l'entrevue à l'horizon d'une Vie , une Vie tout simplement . Moi qui il y a deux ans errais derrière les fenêtres d'un service pédiatrique en me demandant si un jour seulement je pourrais en franchir les portes durablement . Moi, pour qui sortir une journée des quatre murs de ma chambre était devenu une aventure presque inimaginable . Moi qui écrivait alors que

"je me sentais mieux à l'hôpital que chez moi alors que cela faisait déjà trois mois que j'y étais . Parfois je ne voyais plus d'espoirs,plus rien car c'était trop dur ; oui vraiment trop dur ."

Oui, selon ces perspectives j'allais pouvoir retrouver un chez moi, une indépendance qui cependant resterait, pour ne pas re commettre d'anciennes erreurs ,liée à des retours réguliers et rassurants auprès de mes proches . J'allais retrouver un véritable lien social qu'ici je n'estimais pas avoir pu reconstruire totalement à cause d'anciennes bases fragiles . J'allais me libérer de tous ces interdits que personne ne m'avait jamais imposé mais que je traîne avec moi depuis la plus petite enfance . J'allais pouvoir partager mes joies,mes peines, mon quotidien avec d'autres, et je croyais enfin que l'amour serait possible . Je re croyais en tout . Toutes ces certitudes que je n'avais plus, cette confiance en la vie et l'avenir que j'avais délaissé , je voulais retrouver foi en elles ,et je savais que ces nouvelles perspectives de vie quelles que seraient mes possibilité et mes choix ,me le permettraient ...


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